saga bowie chap.2/suite
De retour en
europe, david robert jones est pris d'une frénésie créatrice peu commune :
il
va composer le matériel de 4 albums en l'espace d'un an/1an et demi. et pas de
la petite bière !!! (qu'il consomme par contre assidument à berlin...il ne se
dope plus, certes, mais son mariage est un fiasco, ses relations avec sa maison
de disque touchent le fond, et son décors quotidien ? hummm !il va s'installer
durant 2 ans dans le quartier turc de kreutzberg, à berlin, face au mur, dans un
petit meublé modeste et discret) .
2 disques sous son nom et 2 pour "son
petit protégé", iggy pop, qu'il va littéralement sortir de la mouise (il est fan
!) : il l'a fait sortir de son établissement neuro-psychiatrique, l'a couvé
durant toute sa tournée '76, lui a dégoté un contrat de disque, lui
compose/produit 2 albums et va jusqu'à l'accompagner, discrètement aux claviers,
durant sa tournée de résurrection en solo (les stooges sont disloqués pour...30
ans !)
l'histoire en son et image
:
été '76 (l'album
sortira au printemps '77) : véritable laboratoire/brouillon de ce vers quoi tend
david bowie, cet album désarçonnera plus d'un fan des stooges ! le heavy rock
psychédelique laisse place à une new wave qui ne sait pas encore qu'elle existe
(du moins chez les plumitifs de la presse rock). La superbe voix d'iggy est ici
magnifiée comme jamais, accompagnée d'arrangements plus synthétiques que rock,
inouïs pour l'époque : un délicieux ovni !
sister midnight
(composée durant la tournée précédente, quel cadeau
! et cette voix resuscitée d'outre-tombe !!!)
nightclubbing
funtime
china girl (la version d'origine)
dum dum boys
(le clin d'oeil aux défunts stooges)
tiny girls(la ballade qui met en valeur ses réels
talents de crooner destroy)
quelques mois à
peine plus tard, bowie met en boite en compagnie de brian eno (ils se sont
rencontrés lors du retour de david à londres et se sont mutuellement plus
aussitôt), le 1er volet de son tryptique berlinois :
low (pour low
profile/ profil bas ; en effet bowie décide de laisser tomber les personnages et
se réfugie dans une discrétion médiatique qu'il ne quittera plus que très
rarement)
les dirigeants de sa maison de disque vont
s'étrangler à la réception du disque et les dj de radio enverront des lettres de
réclamation croyant avoir affaire à des copies défectueuses
en
effet, le son est délibérément "sale", aigus poussés à fond, et le disque est
truffé d'instrumentaux (sur le single, bowie ne chante qu'après 1'30).
affolé, le team
rca proposera à bowie de le reloger dans un loft de los angeles pour qu'il se
remette à composer de "belles chansons à succès" comme
auparavant.
il les enverra paître !!!
Pourtant ce disque est un bijou (visuel-la pochette comme celle du disque
précédent de david est une photo de "l'homme qui veanait d'ailleurs"- et sonore)
et 30 ans plus tard défie encore toute étiquette réductrice du haut de sa classe
intemporelle.
speed of life (l'intro instrumentale
revêche)
breaking glass
sound & vision (le fameux single que rca ne voulait pas sortir)
be my wife (une des 1eres video)
A new career in a new town (on ne peut-être plus explicite)
always crashing in the same car (ma
préférée)
warszawa(toute la face b du lp est
remplie de ces longues plages instrumentales et méditatives de toute
beauté)
subterraneans
(autre absolu
bijou
sonore)
printemps '77 :
david accompagne iggy, discretos, aux claviers, du jamais vu à l'époque pour un
artiste de cette envergure !!! (du jamais vu depuis, je crois,
également)
iggy & david
rien n'est
épargné pour promouvoir le revenant, même en france !
totalement surréaliste aujourd'hui !
la starac' ? mouah ah ! ah !
puis, hansa by the wall, 2ème album
du triptych', superbe photo de
Sukita
"heroes" (tout est dans les guillemets)
plus "propre" au niveau du son, d'une beauté moins
"sauvage" que le précédent opus (que perso je préfère), c'est une totale
réussite qui assoie son auteur bien au dessus de la mélée (les punks crachent
alors sur quasi tout ce qui a plus de 10 ans de carrière ; bowie, iggy et lou
reed échappent au massacre : respect ! )
en guest
incontournable, mr...Robert Frip-encore et toujours lui !-apporte ses
vibrillonnantes cordes.
extraits
:
beauty & the beast
(ses claviers hystériques, cette
frappe sèche de batterie !)
joe
the lion (fripp en figure de proue)
"heroes" (la pièce
maîtresse)
V-2 schneider (david empoigne
à nouveau le sax et rend hommage à kraftwerk/ils lui rendront la pareille à lui
et iggy sur trans-europ-express, que ces gens sont bien urbains !)
moss garden (le
titre le plus zen de son catalogue, l'instrument est le koto japonais, il y en a
encore qui découvre ça en 2007 )
neuköln
(son quartier résidentiel, le plus bel
instrumental de l'album, sombre et glacé)
Capitalisant sur
le beau succès d'estime de "the idiot" et de la tournée qui suivit, bowie
propulse son pote iggy sur orbite avec un 2ème album tonitruant "lust for life" ; ce dernier en fait à jamais le "parrain"
de la génération punk ! plus rock, brutal, direct que son prédécesseur, il ne
renferme quasiment que des classiques.
la pochette, sur
une idée de david, était de le montrer au naturel, souriant (clin d'oeil au
magazine mad), pour une fois, sans pose "dangereux psychopathe" ! une réussite
de plus
:
lust for life
sixteen
some weird sin ("i've never got my licence to live"
)
the passenger (quel putain de morceau !!!)
tonight (repris et gâché par bowie sur l'album du même
titre)
neighborhood threat (idem)
fall in love with me(la ballade déglinguée/bastringue de fin de disque/soirée...moi
j'aime ! )
l'année se termine
tragiquement avec la disparition de l'ami Bolan, en passe de réhabilitation (un
show tv-sa dernière apparition aux côtés de david, moins de 10 jours avant le
platane fatal-des projets communs de
disque...las)
'78 sera l'occasion d'une énorme tournée mondiale,
un peu de péloche faiblarde...'79 la sortie du dernier volet du triptych'
berlinois, la décennie touche à sa fin. l'état de grâce aussi...à suivre
!
1978 : tournée mondiale, vraiment ! les
5 continents ! pour contrecarrer les "vilains pirateurs" (fallait publier tas de
nazes !) qui s'étaient déchaînés lors de la tournée '76, le staff RCA sort un
double live-sobrement intitulé "stage"-dont la pochette est superbe. le son ?
magnifique pour l'époque (un micro par instrument, le bruit du public
effacé). la tournée, bowie
plus fellinien que viscontien cette fois, le mur de néon en arrière plan et non
plus au plafond, et un superbe groupe une fois de plus (simon house-ex hawkwind
au violon)...enfin, des sourires au public, pour la 1ère fois...humain
! sense of doubt
(supérieur à l'original, car charnel)
concerné
par l'imbécilité de son statut-le fameux "how can you expect to be taken
seriously" des pet shop boys-, notre homme tournera une
version playback pour le film (des échos de tout cela dans l'album "scary
monsters"...) peter & the wolf,
diction et talent de conteur parfaits, pas mal pour
un
banlieusard.
le résultat ? glacial et ne rendant absolument pas hommage à cette
superbe tournée ! désolé, je préfère mes bootlegs ! un mieux, il y a 2/3 ans, la
ressortie de l'objet en cd, chronologie du concert respectée et bonus plus que
valable...mais bon, la tournée en images vaut mieux que l'album (adrian belew à
la guitare, pas mal ! mais gros gros regrêts : ni fripp, ni eno ne seront du
voyage-chapeau bas à rachid taha qui a fait sortir brian de sa tanière l'an
dernier, à londres !)
la pochette :
warszawa
what in the world
(chaque costume, de marin d'un vaisseau en partance pour une
terra incognita est soigné)
blackout ("kiss you in the rain...give me some protection"...a-t'il jamais
été plus beau ? La "christiane F." a succombé aux paradis artificiels lors de
cette tournée, "the beauty & the beast", tout était là,
pourtant !)
station to
station (la preuve par l'image que tout n'était
qu'analogique et guitaristique ! ce merveilleux morceau que malgré une bonne
dizaine de concert (plus même !) je n'ai jamais eu l'heur de déguster en
direct)
stay (version particulièrement hip d'un titre
particulièrement fort de la carrière de david, pour qui peut apprécier)
five years
fin d'année, cadeau à fiston
: