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de l'écrit sur du son

7 octobre 2008

saga bowie chap.4



08 août 2008 :  

David Bowie: chap.4  2002/2003 le chant du cygne ?

Sans doute...
après 2 années blanches passées à monter sa propre boite de distrib', pour disposer, enfin, d'une totale liberté artistique...et à pouponner (il est à nouveau papa en 2000 d'une petite alexandria), david sort 2 albums coup sur coup et ne quitte pratiquement plus la scène entre les 2, pour la dernière fois peut-être.
2002, retour de tony visconti, avec à la clé un chef-d'oeuvre de plus qui n'a rien à envier à ses plus belles productions 70's (direct dans le top 10 de sa carrière, sûr !): Heathen.
un album dont le thème central traite du mysticisme...païen !
belle pochette à nouveau, quasi rien à jeter au niveau des chansons, un groupe parfait, régulier depuis 1999 (et pour les plus anciens membres depuis bien plus longtemps) et un lyrisme, une poésie que les années ne semblent pas avoir entamés.


aucune vidéo promotionnelle cette fois : "de toutes façons, mtv ne les passerait pas !"
rien que la musique :
sunday (une intro de rêve à nouveau ! punaise qu'elle est belle celle-ci ! et ces choeurs liturgiques...)
cactus (reprise des pixies, comme d'hab' très enlevée)
slip away (bowie y rejoue du stylophone, instrument quasiment créé pour lui à l'époque de space oddity, sonorité spatiale, ballade nostalgique à tomber, à chialer, une merveille !)
slow burn (rock martial réminiscent de scary monsters, et tjs la belle guitare de pete townshed)
afraid (un rock bowien qui deviendra un de ses cheval de bataille sur les 2 tournées à venir...arrangements de cordes viscontiens comme aux plus beaux jours)
i've been waiting for you (une rareté de neil young magnifiquement reprise là encore )
i would be your slave (non ! non ! ça ne traite pas de sado-masochisme : en gros, "ose donc te montrer dieu et je serai ton esclave, sinon..." la très belle partie de batterie est de david himself)
5:15 angels have gone (encore une lumineuse ballade)
everyone says hi (hommage touchant et sans sensiblerie à dad')
heathen (final dantesque)
la tournée qui suit est tout simplement peut-être la meilleure de sa carrière : groupe exceptionnel, tenue simplissime (costard cravate noir, ou rouge, ou bleu : point barre ! ou presque), dépouillement total au niveau décors-un sobre et "très humble", mouarff, D.A.V.I.D B.O.W.I.E au néon en arrière-plan- et un répertoire magique qui pioche dans toute sa carrière et change radicalement quasi tous les soirs (il peut décider de jouer l'intégrale de low ,parfois, en intro). Durée minimale : 2h15...jusqu'à près de 3 heures.
quelques images d'excellentes qualités :
grande version
alabama song (dans son plus bel ecrin)
cactus+slip away
be my wife
starman (magnifique version)
sound & vision (idem)
hallospaceboy (la déflagration attendue par le public à chaque concert depuis 1995)
et je pourrais en mettre des dizaines de cette tournée...
Durant toute l'année 2002, bowie distille des maxi singles que les distraits n'auront pas vu passer.

Dommage ils sont truffés de chutes de sessions d'heathen, et ...mieux ! d'extraits du projet "toys" avorté, autant dire de petites perles difficilement trouvables depuis ! enfin réconcilié avec son passé musical le plus reculé (les honnies 60's), david s'éclate à reprendre du kinks (sunny afternoon) ou à réarranger ses titres les plus obscurs. "you've got a habit of living" est un des rocks les plus jubilatoire paru depuis le basculement millénaire (pas trouvé sur la toile), un morceau que les who ont été infichu de faire pour leur retour et qui a du faire cauchemarder mick jagger durant des nuits...
seul exemple dégoté de cette sublissime poubelle :
shadow man
les marchands de disques ne sont vraiment que des.....marchands !
bref, david se plait sur les planches, s'amuse comme un fou avec son groupe et pête le feu (du moins le croit-il), d'où la sortie, moins d'un an après heathen, et quasi juste après la fin de la dernière tournée de reality.
plus direct, plus rock, cet album est avant tout destiné à servir de matière première à une nouvelle tournée mondiale. Visconti est toujours aux manettes, question production et le groupe est resserré (mark plati, directeur musical est parti pour d'autres aventures : on le retrouvera à la direction de l'ultime album des rita-"variety") mais affuté comme jamais.
comme précédemment, aucune vidéo promotionnelle (la seule connue se trouve sur le single sorti qques semaines avant l'album). Sorte de "lodger" des années 2000, reality semble ne rien apporter de neuf. Mais c'est une collection parfaite de l'art musical bowien et si certains titres semblent un peu "mous du genou", larvés, leur version pêchu, transfigurée, en concert les sort de leur chrysalide et révèle tout le chatoiement de leurs ailes.
pochette pied-de-nez au titre :

new killer star (titre tête de pont)
pablo picasso (une des 2 reprises soignées comme à l'accoutumée/celle-ci est de jonathan richman)
try some buy some (l'autre-hommage au disparu george harrison, dont il va falloir réévaluer sérieusement un jour les talents de compositeur)
pour le reste, je vous propose de découvrir l'album en live, ce pour quoi il a été conçu, émaillé d'extraits percutants piochés dans la set-list de la tournée. A 56 ans, bowie a le biceps tombant, la bedaine apparente sous le Tshirt, sa seule coquetterie demeurera sa dentition, il assume pleinement son age, avec une classe intacte, celle des seigneurs.
*never gonna get old (le personnage : un rockeur pathétique et capricieux qui refuse l'innéluctabilité du temps qui passe - mettez-y qui vous voulez chez les dino')
*looking for water (peu joué sur scène, pourtant un de mes préféré de l'album, nouveau titre martial comme je les aime)
*she'll drive the big car (c'est l'histoire d'un suicide...on n'aime jamais assez les femmes...) et *modern love joué comme jamais-ouais ! c'est un glitter rock
)
*
days & fall dog bombs the moon (la magie opère toujours !)
*reality (l'exemple même du morceau transfiguré en concert)
*bring me the disco king (solo, juste accompagné des balais et de l'ivoire de mike garson : le temps fort de l'album, comme de la tournée. originellement écrit pour "black tie white noise", il écrasait trop fort les autres titres pour être retenu...neil young a connu le même problème avec chrome dreams, résolu l'année dernière)
d'autres temps forts du reality tour (le dvd officiel est chaudement recommandé) :

*loving the alien (la preuve que certaines de ses chansons étaient bonnes durant les 80's et que ce qui les plombait était un défaut de production/superbe arrangement et texte toujours d'actu' +de 20 ans après)
*fantastic voyage (une rareté en concert, tirée de lodger)
*hang on to yourself (un groupe extra, vraiment et qui sait se lâcher : je les ai vu à lille couper l'herbe sous le pied du patron et lui "imposer" la quasi intégrale de ziggy stardust en rappel avant qu'il n'ait eu le temps de dire ouf)
*i'm afraid of americans (earthling est un grand album, vraiment)
*l'intro toute en trompe-l'oeil (fabuleuse : je vous laisse imaginer l'excitation qu'il pouvait y avoir dans la salle)

cette tournée va se prolonger jusqu'en 2004. elle sera interrompue plusieurs fois pour des soucis de santé (larynx et bronches, plusieurs dates annulées en france) avant de s'arrêter brutalement : accident coronarien ! Mr.jones se trimballe désormais un bout de plastique à côté du coeur. Mise au repos forcé !
une de ses dernières apparitions publiques en tant que chanteur :
l'hommage à syd barret (une de ses influences avouées)

en 2007, un gros buzz a bourdonné : il devait y avoir pour la fin de l'année un nouvel album et une tournée...las ! les dernières images le montre fatigué, convalescent...
2008 ? on l'attend à nouveau au ciné et il vient apporter les choeurs sur 2 titres de l'album de Scarlett Johansson dont on parle par ailleurs...

petite sélection de bouquins pour les curieux :

 le Soligny, spécialiste de l'homme en France, un livre de fan écrit avec sensibilité et non sensiblerie.(la dernière mise à jour est parue en poche, chez 10/18)

Bowie collection librio de poche à tout petit prix, très complet et écrit au chalumeau, n'épargnant aucun mauvais travers du zig' . un modèle d'objectivité.

Moonage Daydream iconographiquement le plus beau ! concentré sur la période ziggy par le grand photographe mick rock.

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7 octobre 2008

saga bowie chap.3

chéri par la critique durant toute la décennie précedente, Bowie se prend un sévère retour de baton durant les 80's qu'il passera à obstinément réduire à néant le total respect qu'il avait acquis auprès du public et de la profession. il mettra 15 ans à rebatir son inspiration en ruine.

07 août 2008 :  

David Bowie: chap.3 80's/ 90's purgatoire et rédemption.

Début de décennie, en divorce ouvert avec RCA, bowie, pas chien de diamant, leur offre un superbe chant du cygne.
fan de queen alors en perte de vitesse, il leur dépose un single imparrable qui les remettra sur les rails jusqu'à la mort de freddie mercury :
under pressure (ligne de basse de bowie surexploitée par la génération rap)
entre temps, il joue les beaux monstres à broadway dans une version théâtrale et unanimement saluée par la critique d' "elephant man", les difformités du personnage n'étant signifiées que par ses talents d'expression corporelle sans artifice aucun (il faudra les talents conjugués de john hurt-acteur, david lynch-réalisateur et dick smith-maquilleur au cinéma pour faire oublier la performance)
elephant man (et bilan de la décennie achevée)
fin de l'interview (pour les curieux)
puis, pour la bbc, rôle et bande son du "baal" de brecht/weill (il avait déjà repris l'alabama song du même tandem, dans une version cabaret adéquoite que ce rustre de morrison était bien incapable d'entrevoir)


the drowned girl (interprétation fantastique-un rare EP à se procurer pour tous fans de l'homme aux yeux vairons)
remembering marie A


la suite..., un contrat juteux avec EMI records, et le succès planifié et rentabilisé de let's dance malgré un album raté (pourtant, chic à la production et à la rythmique, le jeune stevie ray vaughn, découvert à Montreux en 1982 et alors total inconnu, en soloïste de luxe...merde ! gachis)
à sauver :
modern love
(un super single de plus que saura bien exploiter beinex)
*china girl (sa propre version du cadeau de luxe offert à l'iguane, 6 ans plus tôt, et censure bbc/mtv pour cause de fessier impudique-pourtant bel hommage à "tant qu'il y aura des hommes")
*criminal world
(la perle oubliée de l'album : bowie feule plus qu'il ne chante les paroles, stevie ray est éblouissant de sobriété...oui mais voilà :

1/ c'est une reprise

2/ pas sortie en single

* ricochet
(seul titre à se prévaloir de l'aura qui accompagnait ses productions précédentes)


paradoxalement, le succès planétaire de cet album va plomber son inspiration pour les 15 ans à venir :
tournée mondiale assemblée à la va-vite (prévue en salles "humaines", le pognon la réorientera en barnum best-of de stades, stevie claque la porte pour de sombres histoires de dollars entre managers...)
1984 : on touche le fond avec "tonight", bowie délaisse totalement son art et le confie en des mains inexpertes (le producteur de police aux manettes : n'importe nawak' !!!)
bowie fait beaucoup de ciné avec plus ("the hunger"; sa prestation hilarante d' "into the night" de Landis avec baston au couteau contre carl perkins) ou moins (the linguini incident) de bonheur.
1987, "never let me down"bonnes chansons, paroles au top, production de merde (batterie electronique, claviers bontempi envahissants, guitares en plastoc)

dommage pour des titres telles que ceux-ci qui méritaient mieux :
time will crawl (vraiment un bon titre)
never let me down (déclaration d'amour platonique à son assistante de toujours coco shwab, et nouveau clin d'oeil cinématographique : "on achève bien les chevaux")
la tournée qui suit est un fiasco ! dommage encore ! stade toujours inadaptés au personnage et pourtant répertoire impeccable (bowie n'hésite pas à piocher dans d'obscures perles et il ne le fera plus jamais), décors de ouf, chorégraphie, groupe et son soignés. la 1ère que j'ai vu, réeditée récemment en duo dvd/cd (pour fan tout de même).

1989 bowie se fonde dans un groupe, tin machine (les frères sales, cogneurs du "lust for life" d'iggy à la rythmique et un incroyable guitariste-reeves gabrels, hybride de fripp et de mick ronson, qui va l'accompagner 10 ans durant)


i can't read (la version d' "ice storm" le beau film d'ang lee, supérieure à l'originale)

tin machine 2, 2 ans plus tard, ça monte, ça monte ! très bon album de "rock bruitiste"
pochette censurée (des statues antiques montrent leurs grosses bistouquettes, mon dieu !)

*you belong in rock'n'roll (pour les dubitatifs/le clin d'oeil est à "l'homme qui venait d'ailleurs" cette fois)
*baby universal
(ça ne fait pas dans la dentelle, certes, mais ça dépote au moins)
*shopping for girls
(du grand bowie passé totalement inaperçu)
un live, "oy vey, baby", aujourd'hui difficilement trouvable, documente excellemment l'énergie que dispensait ce groupe sur scène, qui eût tout au moins le mérite de réconcilier bowie avec son Art.

les années 90's : BO d'un telefilm pour la bbc "the buddha of suburbia", pour un pote d'école, et de bien belles choses dessus (accessoirement retour du magicien des claviers mike garson, bani depuis diamond dogs, en '74) :
untitled n°1 (poignant)
south horizon (ou pourquoi j'aime mike garson)
the buddha of suburbia (c'est lenny kravitz qui s'y colle pour le solo)
puis, bowie se marie au superbe mannequin iman, se refait une dentition neuve, monte un site internet foireux car à vil prix pour s'abonner, se transforme en homme d'affaire de merde, mais ressort des albums plus que défendables, salopard !
1993 : "black tie, white noise", pas encore la panacée mais retour avant trépas du flamboyant mick ronson, flamèches (avant trépas également ) de toutes beautés de lester bowie et production plus avant-gardiste qu'en '83 de nile rodgers :


ne pas passer à coté de tels titres :
*you've been around (une tuerie funky/sexy ! à fond les basses !!!!!!!!!)
*night fly (en parfumerie, on appelle ça "l'eau de parfum", la crême de la crême, bowie plus scott walker que l'original rend hommage à l'un de ses modèles d'interprétation : un bijou !)
*jump they say (le dernier adieu oblique au demi-frère dérangé, Terry, son mentor, son bewlay brother, qui a fini du haut d'un pont, sous un train, suicidé, à la sortie de l'asile...ce titre prend une autre saveur, n'est-ce pas ?)
*black tie white noise (autre tuerie funky !)

1995, "outside" album+tournée du renouveau

un simple album en aurait fait un chef d'oeuvre équivalent au "scary monters"-son vrai successeur, quel dommage ! le concept, nébuleux : un détective, nathan adler, se ballade dans le temps pour résoudre un meurtre dans le milieu du body art le plus extrême (mutilations et tutti quanti...) mais que de titres exceptionnels, Eno est de retour et le groupe à tomber :
the heart's filthy lesson (le single)
*hallo spaceboy
(bowie a cotoyé les clubs et se tient à l'écoute de ce qui se passe alors-prodigy & co-aucun doute ! effet ravageur garanti en concert)
*outside
(longtemps générique de l'ecellente émission d'Arte "metropolis" ; superbe titre atmosphérique)
*no control (pur titre bowien)
*i have not been to oxford town
*the voyeur of utter destruction (une perle de plus à s'enfiler)
*we prick you 
(tout l'art de la perversion bowienne est là dedans : ça ne ressemble à rien, la construction du morceau est bancale...et ça vous emmène ailleurs, bien loin !)
*i'm deranged
(parfaitement adapté aux personnages autant qu'aux images de david lynch )
*the motel
(le meilleur pour la fin : un de mes chéris toutes périodes confondues)

tournée du renouveau dans la foulée, l'américaine d'abord, de rêve ! conjointe avec N.I.N qui fait la 1ère partie, bowie s'immisçant en fin de set, ses musiciens arrivant au compte goutte, titre après titre, tandis que ceux de trent reznor font de même en sens inverse dans un partage équitable des titres...on aurait du avoir l'équivalent en europe avec morrissey, mais môssieur a jeté l'éponge devant l'ampleur de la tache...

images (son pourri néanmoins) :
scary monsters
hurt

anecdote : sortie en single live, cette version superbe était très recherchée, alors. entendu à la fnac : "mais si ! cette reprise d'une chanson de kurt cobain par bowie, vous savez ?" mouaaaarfffff !!!!
the man who sold the world (rendons à césar...)
1995/96 en tournée...1997, bowie enchaîne avec un nouveau chef d'oeuvre, mal aimé, mixture de rock et drum & bass sans équivalent (U2, les stones, depeche mode, daho, bashung, tous s'y sont essayés, un ou plusieurs tons en dessous). un des secrets : tous les loops de guitares ont été fabriqués en direct par gabreels et retriturés à posteriori...et surtout ! bowie dispose du meilleur backing band disponible à l'époque, la tournée exceptionnelle qui suit le démontrera à tous : à 50 ans bowie est encore fichu de donner des leçons : la grande classe ! un grand grand album, ne passez pas à côté !

little wonder
telling lies
i'm afraid of americans
looking for satellites
battle for britain(the letter)
seven yars in tibet (un titre magique de plus)

LAW (earthling on fire) : "i don't want knowledge ! i want certainty !"

la tournée exceptionnelle qui suivit:
le 50th birthday concert + dave grohl
the same avec gros robert
stay
panic in detroit
la fin des 90's se termine par un semi-raté "hours". nouveau soucis artistique, avec virgin cette fois...bowie apparait comme personnage virtuel et compose la bande son du jeu video "omikron", ne peut publier l'équivalent d'un "pin-ups 2 " intitulé "toys", fait de reprises epoustoufflantes des 60's et de titres personnels de la même époque.
dégouté, il publie un album baclé où surnage néanmoins 2/3 petits bijoux :


survive
thursday child
something in the air (LA PERLE ! pas trouvé la version de l'album, intouchable !)
merveilleux concert à la BBC pour clore le millénaire (out gabreels ! retour du pirate earl slick, bretteur hors pair sur 6 cordes):
absolute beginners (sans doute son meilleur titre des 80's)
ashes to ashes (version émouvante d'autant que difficile à rendre en live)
always crashing in the same car (même tournée ! tout l'art du réarrangement, une bien belle chanson de "low", une bien belle version)

un superbe coffret retrace d'ailleurs ses prestations at the beeb (1ere partie fin 60's, début 70's et un 3ème cd reprenant le concert de 2000)

7 octobre 2008

saga bowie chap.2/fin

1979, on achève la trilogie avec "lodger": pochette moche (1ère erreur de goût de la décennie)
et disque considéré comme faiblard au vu des 2 précédents (par bowie le 1er)! pourtant c'est celui dans lequel il pioche le plus depuis une douzaine d'année...une sorte de génial brouillon on va dire (on s'amusait beaucoup en studio : le batteur tenait la guitare, le guitariste la basse...on reprenait de vieux morceaux qu'on passait à l'envers et dont on reprenait le tout note pour note....

ça donne ça (et la vidéo balbutiante intéresse de plus en plus l'artiste) et j'aime beaucoup ces qques titres :
fantastic voyage (sur un sympathique montage amateur)
move on(belle philosophie abandonnée depuis, dommage !)
yassassin
DJ (tout était déjà compris...pff)
look back in anger (dorian gray revisité, mais à l'envers, forcément, quel pervers !...)
boys keep swingin' (la travl'au cube)
repetition (et son quotidien sordide dégueulant de frustration)

1980, le dernier chef-d'oeuvre ? certains (nombreux) le pensent.
en tous les cas, cet album incroyable clôt de superbe façon une décennie créatrice sans précédent et sans équivalent (je pèse mes mots) tant en qualité qu'en diversité (qui d'autre ?)

pochette magnifique, singles hallucinants alignés comme à la parade (quasi toute la face A du LP), guests de rêve à la 6 cordes (mr.robert fripp, éclaboussant l'album de toute sa classe ; pete townshed et sa sonorité unique-j'insiste là dessus).
Eno n'est plus aux commandes de la prod' mais on assiste au retour de tony visconti-autre magicien des studios-pour la dernière fois avant 2002 (dieu que son absence se fera sentir durant les 80's !) qui apporte sa saveur métallique unique (pour les connaisseurs, toute la différence entre une carlsberg ordinaire et une elephant beer )

Pour la dernière fois également, rendons hommage à une section rythmique exceptionnelle : carlos alomar,g ; george murray, b ; dennis davis, dr...too bad ! une page se tourne : le velin sera remplacé par du papier recyclé, la calygraphie par la photocopie...

il faudra attendre 1995/1997 avant de retrouver une telle osmose paroles/musiques/univers aussi violente, excitante, onirique, parfaite...
de l'image, du son :

it's no game
(où bowie hurle et crache ses mots à s'en faire péter les cordes vocales pour couvrir la fureur du fripp déchainé-match arbitré par une glaciale voix japonaise et clos d'un définitif "ta gueule ! ")
up the hill backwards
(single impossible aujourd'hui-pur bowie-fripp toujours-et ces paroles : "while we sleep, they go to work(...)more idols than realities(...)
scary monsters...(and super creeps)
(je connais très peu de morceaux fichus de faire monter naturellement l'adrénaline jusqu'à la frénésie comme celui là-call & response bowie/fripp comme il n'en existe que dans l'univers du jazz ou du gospell-un morceau à réduire en charpie votre cible du moment)
*ashes to ashes (Le single ! Le clip ! et la déchéance de son 1er personnage, qui lui a apporté la gloire-le major tom-invités : steve strange de Visage, et mum' -la petite vieille dame en fin-magnifique !!!!

*fashion (single de ouf ! le monde de la mode/toutes les futures années 80's concentrées en qques minutes-fripp toujours en roue libre )

*teenage wildlife
(reflexion paternaliste/message à fiston à propos de son statut, de père "différend". grosso merdo : "je ne suis pas un modèle à suivre" ; et accessoirement superbe morceau de lyrisme bowien)
*kingdom come
(reprise de tom verlaine, ex-television, envoyée direct vers les cieux)
*because you're young
(message paternel à nouveau et intro inoubliable de pete townshed)
*it's no game (part2)
(final totalement désenchanté et froidement lucide)

les chutes de studio et autres "brouillons" incroyables contemporains :
space oddity(son 1er hit single avec un arrangement rongé jusqu'à l'os)
crystal japan
(instru' "à la berlinoise" pour servir de BO à une pub de saké au pays du soleil levant)

7 octobre 2008

saga bowie chap.2/suite

De retour en europe, david robert jones est pris d'une frénésie créatrice peu commune :
il va composer le matériel de 4 albums en l'espace d'un an/1an et demi. et pas de la petite bière !!! (qu'il consomme par contre assidument à berlin...il ne se dope plus, certes, mais son mariage est un fiasco, ses relations avec sa maison de disque touchent le fond, et son décors quotidien ? hummm !il va s'installer durant 2 ans dans le quartier turc de kreutzberg, à berlin, face au mur, dans un petit meublé modeste et discret) .
2 disques sous son nom et 2 pour "son petit protégé", iggy pop, qu'il va littéralement sortir de la mouise (il est fan !) : il l'a fait sortir de son établissement neuro-psychiatrique, l'a couvé durant toute sa tournée '76, lui a dégoté un contrat de disque, lui compose/produit 2 albums et va jusqu'à l'accompagner, discrètement aux claviers, durant sa tournée de résurrection en solo (les stooges sont disloqués pour...30 ans !)
l'histoire en son et image :


été '76 (l'album sortira au printemps '77) : véritable laboratoire/brouillon de ce vers quoi tend david bowie, cet album désarçonnera plus d'un fan des stooges ! le heavy rock psychédelique laisse place à une new wave qui ne sait pas encore qu'elle existe (du moins chez les plumitifs de la presse rock). La superbe voix d'iggy est ici magnifiée comme jamais, accompagnée d'arrangements plus synthétiques que rock, inouïs pour l'époque : un délicieux ovni !
sister midnight 
(composée durant la tournée précédente, quel cadeau ! et cette voix resuscitée d'outre-tombe !!!)
nightclubbing
funtime
china girl (la version d'origine)
dum dum boys (le clin d'oeil aux défunts stooges)
tiny girls(la ballade qui met en valeur ses réels talents de crooner destroy)


quelques mois à peine plus tard, bowie met en boite en compagnie de brian eno (ils se sont rencontrés lors du retour de david à londres et se sont mutuellement plus aussitôt), le 1er volet de son tryptique berlinois :

low (pour low profile/ profil bas ; en effet bowie décide de laisser tomber les personnages et se réfugie dans une discrétion médiatique qu'il ne quittera plus que très rarement)

les dirigeants de sa maison de disque vont s'étrangler à la réception du disque et les dj de radio enverront des lettres de réclamation croyant avoir affaire à des copies défectueuses

en effet, le son est délibérément "sale", aigus poussés à fond, et le disque est truffé d'instrumentaux (sur le single, bowie ne chante qu'après 1'30).
affolé, le team rca proposera à bowie de le reloger dans un loft de los angeles pour qu'il se remette à composer de "belles chansons à succès" comme auparavant.

il les enverra paître !!!

Pourtant ce disque est un bijou (visuel-la pochette comme celle du disque précédent de david est une photo de "l'homme qui veanait d'ailleurs"- et sonore) et 30 ans plus tard défie encore toute étiquette réductrice du haut de sa classe intemporelle.

speed of life (l'intro instrumentale revêche)
breaking glass
sound & vision (le fameux single que rca ne voulait pas sortir)
be my wife (une des 1eres video)
A new career in a new town (on ne peut-être plus explicite)
always crashing in the same car (ma préférée)

warszawa(toute la face b du lp est remplie de ces longues plages instrumentales et méditatives de toute beauté)
subterraneans
(autre absolu bijou sonore)

printemps '77 : david accompagne iggy, discretos, aux claviers, du jamais vu à l'époque pour un artiste de cette envergure !!! (du jamais vu depuis, je crois, également)
iggy & david
rien n'est épargné pour promouvoir le revenant, même en france !
totalement surréaliste aujourd'hui ! la starac' ? mouah ah ! ah !
puis, hansa by the wall, 2ème album du triptych', superbe photo de Sukita

"heroes" (tout est dans les guillemets)

plus "propre" au niveau du son, d'une beauté moins "sauvage" que le précédent opus (que perso je préfère), c'est une totale réussite qui assoie son auteur bien au dessus de la mélée (les punks crachent alors sur quasi tout ce qui a plus de 10 ans de carrière ; bowie, iggy et lou reed échappent au massacre : respect ! )
en guest incontournable, mr...Robert Frip-encore et toujours lui !-apporte ses vibrillonnantes cordes.

extraits :
beauty & the beast 
(ses claviers hystériques, cette frappe sèche de batterie !)
joe the lion 
(fripp en figure de proue)
"heroes" (la pièce maîtresse)

V-2 schneider (david empoigne à nouveau le sax et rend hommage à kraftwerk/ils lui rendront la pareille à lui et iggy sur trans-europ-express, que ces gens sont bien urbains !)

moss garden (le titre le plus zen de son catalogue, l'instrument est le koto japonais, il y en a encore qui découvre ça en 2007 )

neuköln
(son quartier résidentiel, le plus bel instrumental de l'album, sombre et glacé)
Capitalisant sur le beau succès d'estime de "the idiot" et de la tournée qui suivit, bowie propulse son pote iggy sur orbite avec un 2ème album tonitruant "lust for life" ; ce dernier en fait à jamais le "parrain" de la génération punk ! plus rock, brutal, direct que son prédécesseur, il ne renferme quasiment que des classiques.
la pochette, sur une idée de david, était de le montrer au naturel, souriant (clin d'oeil au magazine mad), pour une fois, sans pose "dangereux psychopathe" ! une réussite de plus :

lust for life
sixteen
some weird sin ("i've never got my licence to live" )

the passenger (quel putain de morceau !!!) 
tonight (repris et gâché par bowie sur l'album du même titre)
neighborhood threat (idem)
fall in love with me(la ballade déglinguée/bastringue de fin de disque/soirée...moi j'aime ! )

l'année se termine tragiquement avec la disparition de l'ami Bolan, en passe de réhabilitation (un show tv-sa dernière apparition aux côtés de david, moins de 10 jours avant le platane fatal-des projets communs de disque...las)

'78 sera l'occasion d'une énorme tournée mondiale, un peu de péloche faiblarde...'79 la sortie du dernier volet du triptych' berlinois, la décennie touche à sa fin. l'état de grâce aussi...à suivre !

1978 : tournée mondiale, vraiment ! les 5 continents ! pour contrecarrer les "vilains pirateurs" (fallait publier tas de nazes !) qui s'étaient déchaînés lors de la tournée '76, le staff RCA sort un double live-sobrement intitulé "stage"-dont la pochette est superbe. le son ? magnifique pour l'époque (un micro par instrument, le bruit du public effacé).
le résultat ? glacial et ne rendant absolument pas hommage à cette superbe tournée ! désolé, je préfère mes bootlegs ! un mieux, il y a 2/3 ans, la ressortie de l'objet en cd, chronologie du concert respectée et bonus plus que valable...mais bon, la tournée en images vaut mieux que l'album (adrian belew à la guitare, pas mal ! mais gros gros regrêts : ni fripp, ni eno ne seront du voyage-chapeau bas à rachid taha qui a fait sortir brian de sa tanière l'an dernier, à londres !)
la pochette :

la tournée, bowie plus fellinien que viscontien cette fois, le mur de néon en arrière plan et non plus au plafond, et un superbe groupe une fois de plus (simon house-ex hawkwind au violon)...enfin, des sourires au public, pour la 1ère fois...humain !
warszawa
what in the world (chaque costume, de marin d'un vaisseau en partance pour une terra incognita est soigné)
blackout ("kiss you in the rain...give me some protection"...a-t'il jamais été plus beau ? La "christiane F." a succombé aux paradis artificiels lors de cette tournée, "the beauty & the beast", tout était là, pourtant !)

sense of doubt (supérieur à l'original, car charnel)
station to station (la preuve par l'image que tout n'était qu'analogique et guitaristique ! ce merveilleux morceau que malgré une bonne dizaine de concert (plus même !) je n'ai jamais eu l'heur de déguster en direct)

concerné par l'imbécilité de son statut-le fameux "how can you expect to be taken seriously" des pet shop boys-, notre homme tournera une version playback pour le film (des échos de tout cela dans l'album "scary monsters"...)
stay (version particulièrement hip d'un titre particulièrement fort de la carrière de david, pour qui peut apprécier)
five years
fin d'année, cadeau à fiston :

peter & the wolf, diction et talent de conteur parfaits, pas mal pour un banlieusard.























































































7 octobre 2008

saga bowie chap.2

"he's a cameleon, comedian, corinthian & caricature", tirés de "bewlay brothers", ce seront les maîtres-mots de sa carrière durant les flamboyantes 70's, durant lesquelles, album après album, il transforme sa musique au gré des personnages qu'il s'invente pour l'occasion.

06 août 2008 :  

David Bowie: chap.2 the rise & folle of David Bowie.

Fin 1971, Bowie est fin prêt pour la gloire tant espérée ! il va assurer sa popularité et son nom dans l'histoire de la pop, via un double, androgyne, fantasmé, croisement d'Elvis, d'iggy, et de Vince Taylor, sur fond d'histoire de fin de monde : ziggy stardust, figure de proue de ce que l'on appellera le glam rock-du maquillage, des paillettes, des costumes chatoyants et une musique mêlant l'efficacité des riffs basiques du rock et la sophistication des arrangements de cordes.

la trilogie ziggy (indissociable : les 2 premiers ont été composés dans la foulée, le 3ème durant la tournée mondiale qui a suivie..pin-ups étant le bonus de fin de règne...)

hunky dory, paru fin 1971 et 1er chef-d'oeuvre d'une décennie quasi sans faille.

un hommage à tous ceux qu'il admire et l'influence à travers de lumineuses compositions

life on mars
oh ! you pretty things
changes
quicksand
queen bitch
andy warhol
the bewlay brothers

the rise & fall of ziggy stardust & the spiders from mars

paru 6 mois plus tard, en pleine tournée anglaise (la promo précède la sortie du lp), le chef d'oeuvre du glam rock ?

starman
moonage daydream
ziggy stardust
five years

rock'n'roll suicide
hang on to yourself

aladdin sane, composé durant la tournée américaine et paru au printemps 1973, avec un groupe soudé et terriblement efficace, rejoint par le fabuleux pianiste mike garson.

Des rocks tranchants, des ballades à la fragilité cristalline et une reprise des stones-"let's spend the night together" tellement pêchue, qu'ils en reprendront désormais les arrangements pour leurs propres concerts, si !

jean genie
lady grinning soul
drive in saturday
the prettiest star
aladdin sane
panic in detroit

pin-ups, fin '73, album de reprises de titres qu'il adorait durant les swingin' 60's. un peu bâclé mais comportant quelques relectures supérieures aux originaux...
sorrow (oui, c'est bien amanda lear)
i can't explain
see emily play

à noter la réédition récente, officielle, du bootleg le plus célèbre de la tournée ziggy stardust, le SANTA MONICA '72,

bien supérieur en terme de son, performance et répertoire que le "ziggy stardust, the motion picture" documentant le concert d'adieu de juillet '73 à l'hammersmith odeon, opportunément publié en 1983.
claque prévisible pour qui ne connait bowie que via "let's dance" et les 80's.

la suite du parcours ambigu de l'homme qui s'est dénommé lui-même Bowie :
en 1974, sorti exhangue et complètement schizophrénique de plus de 2 ans passés dans la peau de ziggy stardust, rocker à paillettes, flamboyant et androgyne, double fantasmé, incarné avec culot, de ses rêves de gloire, david robert jones dissout son groupe et part à la conquète de l'Amérique rétive à son talent de provocateur (il est vrai aussi que 3 ans auparavant, ce jeune arrogant a trouvé surprenant de se faire agresser au texas vétu d'une robe et portant cheveux jusqu'aux épaules-mon dieu !), se réincarnant en jeune dandy chic et ultra-cultivé, cocaïné, plus fascinant que jamais, et amoureux de soul musique (plutôt avant-garde pour l'époque, du côté "blanc" du show biz)
des pochettes somptueuses comme toujours et un goût musical sans faille :


diamond dogs : pochette de guy peellaert (les stones, toujours eux, impressionnés par le travail de ce graphiste belge, lui passeront illico commande pour leur "it's only rock'n'roll")
Pour la petite histoire : pochette censurée dès sa sortie, pour cause de sexe canin apparent, elle sortira donc émasculée .

l'album ? un grand projet : adapter le 1984 d'Orwell en opéra-rock. refus catégorique des héritiers ! rancunier, le david boudera une éventuelle participation à la B.O. du film (somptueux casting : john hurt et richard burton)qui sortira, opportunément en, je vous le donne en mille, 1984 ! tant pis ! on devra se taper alors eurythmics.

bref, le bowie garde la base de l'histoire, mixée avec du harlan ellison et une technique d'écriture directement inspirée du cut-up de william burroughs (une vidéo vous expliquera de quoi il s'agit) et se lancera dans sa tournée la plus théâtrale (chorégraphie, décors, mise en scène et scénario, du jamais vu à l'époque ! dans le format concert de rock)
la zik :
*rebel rebel (en réponse à un journaleux qui l'avait mis au défit d'écrire un rock comme les stones, ou comment se réapproprier le riff d' "i can't get no (satisfaction) " et je joue moi-même de la guitare, enfoiré !)

* sweet things (sur des images de "the man who fell to earth" qui sera tourné un an plus tard : un régal iconographique)
*candidate
(démo sensible retirée de l'album, je ne sais toujours pas pourquoi ? superbe !)
*1984
(rescapée du projet d'origine et 1er flirt avec le philly sound à venir)



documents de la tournée qui suivit, un désastre humain (dieu qu'il est maigre !), voire musical (trop de musiciens, décors, danseurs, sous équipement sonore et un bowie bronchiteux) mais réellement poignant :

*diamond dogs
(extraits du concert et séances d'enregistrement du lp à suivre, soul à souhait)
* cracked actor (le docu' qui lui fera accéder au grand écran...des images de la fascination qu'il exerçait sur les foules et une sublime version de "la mort" de brel, traduction de Mort schuman -il faudra bien le réhabiliter un jour, monsieur "allo papa tango charlie !"-débarrassée de la lourdeur orchestrale de l'originale, plus belle ?)
* le cut-up burroughsien, c'est ça !
*(toute la démesure 70's, attachant)

insensiblement,durant l'automne '74 le tournée se transforme en revue soul...

fin '74, l'homme qui venait d'ailleurs traine son ennui nocturne dans les concerts de black musique et tourne le dos au rock'n'roll de ses débuts (au grand dam de ses fans de la 1ère heure) en publiant un album auto-proclamé de "plastic soul". Humant l'air du temps avec toujours un train d'avance sur son époque (la déferlante disco est pour dans 2 ans), il devient le 1er blanc invité à l'incontournable émission "soul train", grand' messe tv de la communauté noire américaine. Nouveau chef d'oeuvre, avec de somptueux guests, stars en devenir : luther vandross dans les coeurs, david sanborn au sax alto et une formidable section rythmique 100% noire, au centre de laquelle se trouve l'incontournable carlos alomar (un nile rodgers bis), sans compter la collaboration avec john lennon, qui enregistrait dans la pièce d'à côté son "rock'n'roll", durant son fameux "lost week-end".
sublime pochette, comme à l'accoutumée :


           
      





young americans       
fame (le       grand james brown lui-même en fera un copier/coller avec "it's hot, hot,       hot", quel plus bel hommage et cette descente d'octave !!!)
les 2 fantastiques ballades soul       à souhait (et quel groove ! et ces choeurs !!!!)
win
right(titre on ne peut plus       explicite)
fascination
(groove       hypnotique, là encore)
enfin, 2 chutes de studio dont on se demande encore aujourd'hui       pourquoi elles n'ont pas pris place sur cet album (alors qu'1 ou 2 titre       étaient dispensables par ailleurs ?????)
it's gonna be me
(celle-ci       est particulièrement "tuante" )
who can i be now ?
(la question existencielle qui l'obsèdera durant toute cette       décennie incroyable en matière de       créativité)

      

      

1975, mister bowie est de toutes les mondanités télévisées et fait       sa 1ère apparition sur un long métrage pour le grand écran. Mais entre 2       il commence sérieusement à déprimer à Los Angeles, ville pourrie s'il en       est à l'époque pour le rock-biz, et les montagnes de poudre blanche qui       passent à sa portée ne font qu'accroître une paranoïa sous-jacente depuis       un moment déjà...bref, il est temps de reprendre le chemin des studios,       puis la route et profiter de la tournée pour franchir à nouveau       l'atlantique. Dans ses bagages, il emmène son poto' iggy pop, qu'il a       sorti de clinique en plus piteux état que lui encore. Adieu Los Angeles et       de stations en stations, direction Berlin !
Le bouquet final : un album       fabuleux de funk-rock qui mettra à genoux public et critique, et lui       vaudra un respect inestimable chez les maîtres du genre (george clinton en       tête). Et surtout le retour au premier plan de la guitare, signature de       tous ses chefs d'oeuvre.
2 petits détails assez époustouflants tout de       même :
*l'album fut bouclé dans le temps record de 3 semaines, car       quasiment improvisé sur place ! en gros, musiciens et techniciens       attendaient bowie qui arrivait les mains dans les poches : -"qu'est-ce       qu'on joue ?"
-"je ne sais pas encore ! je vous écris ça vite fait !"       (en général 2/3 lignes et une ambiance à suivre et on se démerde avec       ça)
*il n'a peut-être jamais aussi bien chanté que sur ce lp ("la voix       la plus versatile qu'il m'ait été donné d'entendre, et dire qu'il ne se       considère pas comme un bon chanteur" dira le producteur harry       maslin)

      

      

      

station to station
(l'intro de disque la plus hallucinante que je connaisses : guitare       pour le bruit du train, arrivée de la seconde guitare-superbe note       suspendue, la basse, la batterie et le grain du piano de roy bittan,       débauché de l'E street band de springsteen, avant l'entrée en scène du       "thin white duke" dernier avatar du chaméléon protéiforme) A écouter       exclusivement au casque, à fond les ballons pour ne pas en perdre une       miette


golden years (la fameuse 1ère prestation       d'un blanc au soul train, assortie d'un horrible       playback)

      

pour l'histoire : écrite à l'origine pour Elvis et rejetée par       l'entourage du king. Tas de neuneux       !!!
word on a       wing

      

tvc15 

      

stay(un duo de       guitaristes à couper le souffle. les fans la surnomment la       "pantelante")
wild is the wind (somptueuse video de '81, lorsque RCA, perdant son poulain,       ressortira opportunément le titre en single)       

la chute de studio, incroyable comme d'hab'.       un geste magnanime de sa seigneurie : une reprise d'un tout jeune artiste       qui enregistrait dans le studio d'à côté. Bowie, fan, y va de son       compliment musical : l'entourage du-dit américain est effaré par cette       déferlante funk-rock !!!! remisée au placard la reprise !
l'artiste ?       bruce springsteen ! la chanson ? it's hard to be a       saint in the city !
Le crime ?

ici même (ayez pitié de ces pauvres gens       !)

      

s'ensuivra la tournée mondiale       dont il ne reste que très peu de documents (aucun officiel quasiment) et       c'est bien dommage : un groupe de tueurs comme il n'en retrouvera pas       avant 1997 (et plus depuis). Earl slick, le soliste, est plus que bien       remplacé par stacey heydon ; alomar tient toujours la rythmique et tony       kaye de yes, remplace bittan parti retrouver le bruce. Un show dépouillé à       l'extrême qui tourne résolument le dos aux expériences théâtrales       précédentes, et fait directement référence à l'esthétique expressionniste       allemande : sobre costume noir et blanc et rampe de neons au plafond comme       seul décors (avec des images de keaton, en fond, parfois)!!! des versions       incendiaires de ses titres les plus incisifs ! la 1ère partie ? diffusion       du "chien andalou" de bunuel et écoute du "radioactivity" de kraftwerk !!!       

      

les plus beaux documents sont là       (et dire que ce ne sont que des répétitions ! l'ultime de vancouver, à la       veille de la 1ère : ça laisse rêveur       )

      

word on a wing & stay (déferlante sonique de 10 mn)       
changes
wainting for the man (le classique du       velvet revisité funky cabaret !)
sister midnight (offerte en cadeau 1 an       plus tard à iggy pop, pour son album "the idiot")
intro tronquée mais station to station &       suffragette city comme 2 bannières claquants au vent
queen bitch & rebel rebel       
panic in detroit
jean genie (dans un de ses plus bel       écrin)


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7 octobre 2008

saga bowie chap.1

"Longtemps honie, la carrière 60's de l'homme aux yeux vairons est enfin peu à peu réévaluée à sa juste valeur. le voici ici en plein trip "Mod", à la recherche d'un succès qui lui échappe encore pour quelques temps. Pourtant le talent est déjà là sur ces simples bourrés d'énergie alliant rock, rhythm'n'blues et références jazz... on revient plus en détail sur cette décennie peu connue dès la prochaine fois... @suivre"

suite promise aujourd'hui, donc, pour la saga bowiesque, maintes fois retardées depuis avril/mai de l'année passée. Je n'en ferai pas le catalogue chronologique précis, il existe des tas d'ouvrages qui ont fait ça très bien-petite selection finale pour faire le tri-juste un condensé en forme de balises commentées où il fait bon s'attarder dans la foisonnante discographie de l'homme qui venait d'ailleurs.

05 août 2008 :  

David Bowie: chap.1 un londonien en quête de gloire

la saga bowie ne saurait être complète sans une revue de ses titres sixties, reniés par la critique et durant longtemps par leur auteur lui-même.
c'est bien dommage car il constitue un livre à coeur ouvert sur un des personnages les plus mystérieux de la sphère pop-rock.
David Robert Jones est né le 8 janvier 1947 au sein d'une famille recomposée, essentiellement formée, d'une part, d'anciens militaires dont le titre de gloire essentiel aura été de réchapper aux horreurs de la guerre, et qui tous ont eu du mal à se réinsérer dans la grisaille quotidienne de la vie civile et, d'autre part, de déséquilibrés notoires-la schizophrénie en étant le symptome le plus courant, et le suicide une pratique assez courante pour mettre fin à cette souffrance.
choyé mais en manque d'affection distribuée chichement chez les jones, david grandit dans les banlieues populaires de Londres, en adulation devant son demi-frère Terry qui sera son véritable mentor musical et artistique avant de sombrer lui-même dans une irrémédiable folie.
Il s'échappe de son quotidien à l'écoute des histoires de famille (les faits de guerre de ses aïeux essentiellement) et des histoires tout court qu'invente sa tante à l'imagination fertile.
élève dissipé et ombrageux, il se passionne très tôt pour la musique et monte ses 1ers groupes dès l'age de 13/14 ans, rapidement en quête de gloire, celle qu'il entrevoie dans le swingin' london où l'entraîne Terry et dont les groupes contemporains ont nom Beatles, Stones, kinks, who, pretty things, them. Tout cela aiguise l'appétit de reconnaissance du jeune mod qu'il est alors.
Les groupes se succèdent, le succès lui se fait attendre...


Pour tromper son impatience, david élargit sa palette : il s'initie au mime, au boudhisme, tourne des spots de pub ou fait l'acteur dans un court métrage...

sa période mod qui le voit successivement passer de clone de lennon, daltrey et autres vedettes d'alors à un univers déjà très personnel est excellement documentée dans ce disque :

the deram anthology:1966-1968

les 1eres perles de son répertoire y sont déjà présentes et il y piochera pour son projet "toys" avorté au tournant du millénaire.

las de son insuccès, son manager d'alors le transforme dès 1967/1968 en pseudo antony newley, chanteur à minettes de l'époque, pour des titres proches de la variétoche la plus infame.

Pourtant quelques titres touchants surnagent, à la limite de la fanfare municipale, du folk, et du rhythm & blues qu'il chérie plus que tout.
Toute la thématique personnelle du jeune david est présente dans ces titres, parmi les plus attendrissants de toute sa carrière : des histoires de soldats à l'amour bafoué, la nostalgie de l'enfance perdue à jamais, à l'abri des adultes, cette frontière ténue entre folie et raison ( les fous sont-ils vraiment ceux que l'on croit ?), et une théâtralisation souvent outrée dans l'interprétation

quelques titres emblématiques et pour lesquels j'ai beaucoup de tendresse :
the london boys (son titre le plus autobiographique, flashes de son existence de mod londonien)
there is a happy land (j'adore littéralement cette bluette naïve)
come & buy my toys (encore une jolie ballade  tire-larmes)
maid of bond street
when i'm five (pour tous les petits de 4 ans qui feront tant de choses, lorsqu'ils seront grands, à 5 ans)
love you till tuesday
rubber band
Bowie publie alors son 1er lp sous son nom d'artiste, dont l'origine reste obscure-est-ce une référence à jim bowie, héros d'Alamo ? probable avec sa maman qui travaillait dans le cinéma de quartier que le jeune david fréquenta assidument...Mais rien n'est moins sûr.

 

bref, ce n'est pas avec ces bluettes qu'il va percer. il faudra attendre 1969 et l'opportunité marketing extraordinaire d'une émission que la bbc consacre à l'épopée du 1er homme sur la lune. il décroche le contrat pour le single d'introduction à ce documentaire suivi par d'innombrables foyers d'Angleterre. Alors qu'1 an auparavant, son titre "space oddity" est passé totalement inaperçu sur les ondes, la nouvelle version réarrangée par les soins de gus dudgeon, futur producteur d'Elton John, et porté par la sonorité étrange du stylophone, permet à Bowie de décrocher son 1er hit. En route vers la gloire !

l'album, lui-même, marque une plus grande maturité et servira de tremplin à son extraordinaire carrière 70's.

Les titres les plus marquants :

space oddity
cygnet committee
conversation piece

Un an plus tard, histoire de marquer les 70's naissantes, 1er scandale ! la pochette de l'album suivant sera vite retirée des ventes et changée pour une plus sage.
La musique, quant à elle, s'électrifie carrément, marquée par la folie qui a toujours entouré david (son demi-frère Terry est désormais interné) et le hashish consommé à outrance durant l'enregistrement.


"the man who sold the world" qui contient un paquet d'obscures petits bijoux scintillants d'étrangeté.

the man who sold the world (belle version de nirvana mais rien ne vaut l'originale)
all the madmen
after all

the supermen

sont les incontournables de cet album, encore imparfait mais possédant déjà cette touche unique : l'extraordinaire capacité de Bowie à batir des ambiances avant que d'être des chansons !

7 octobre 2008

Willy DeVille: le retour du loser magnifique

J'avais écrit ça sous le coup de l'émotion, à la 1ère écoute. Depuis j'ai réécouté cet album des dizaines de fois et je me dit que la 1ère impression fut la bonne. Je vous remets donc le texte, sans en retrancher une virgule. Vous êtes passé à côté ? il n'est jamais trop tard...

@+ philou

12 août 2008 :  

Willy DeVille: le retour du loser magnifique

Le pistolero a encore quelques cartouches pour vous flinguer
les 10 commandements :
1/cela commence par un classique rock à parfaite distance de Dylan,
Springsteen, et des Stones, pile au centre du triangle des bermudes du rock ; et ça dépote !
2/ un funk épais et moite, échappé de la Nouvelle-Orleans, tous cuivres et
guitare serpentine dehors-à noter un cogneur remarquable derrière les fûts, Pete Thomas.
3/ une ballade acoustique naviguant toujours dans les mêmes eaux vertes de perdition que dans le titre d'ouverture.
4/une ballade country pour "chialer dans sa bière", comme on dit. Même
terrain de combat poussièreux cette fois, où l'on peut croiser l'ombre de
Gram Parsons, convoquée en renfort.
5/drunk song : bon, les bières ont été éclusées, il se fait tard, l'aube ne
va pas tarder à poindre...et, oui, elle s'est barrée et ne reviendra pas !
Cela se passe, bien sûr, dans un bouge New-Orleans.
6/Alors, notre cow-boy solitaire est allé se perdre aux fins fonds des
bayous à la rencontre des Dieux Vaudous. Chienne de vie !
7/ Sous le soleil du sud, les souvenirs affluent et notre hidalgo se laisse
submerger par la nostalgie.
8/De retour en ville, dur comme un roc, willy, le regard vers les étoiles,
arpente le pavé et ses bottes martèlent le rythme de cette ballade
solitaire, lorsqu'on se parle à soi-même-Dieu en personne-puisqu'on a fait
le tour de la vie...
9/Que reste-t'il alors ? le blues, bien sûr ! un putain de blues et son âme
au diable !
10/Le corps déglingué, l'âme en perdition, place aux esprits originels,
indiens, qui planent bien haut par dessus les tours de Manhattan-misérables débris de l'humanité industrieuses...

et Father Sky peut à nouveau copuler avec Mother Earth en toute liberté... Magnifique ! mais était-il besoin de le préciser ?...

willy de ville :
un des artistes les plus sous-estimé de ces 30 dernières années .
le gardien solitaire d'une certaine idée du rock : un univers personnel et unique, quasi sans faute de goût. une certaine idée du classicisme rock, la sienne, unique et irremplaçable...
son site :
http://www.willydevillemusic.com/index.php
ses multiples facettes :
transcendeur de classiques empruntés à autrui :
http://www.youtube.com/watch?v=XJLKw9lGsjM
crooner déglingué:
http://fr.youtube.com/watch?v=67XgMNqOSKI
défenseur d'un certain "classicisme rock" :
http://www.youtube.com/watch?v=4NlMhB2xzYM

disco selective : 
* "cabretta" ; l'inaugural ! s'il n'en fallait qu'un ... tout est là !

*"le chat bleu" ; le plus beau, à mon sens...

*"acoustic trio in berlin" ; le concert à posséder absolument !!!!

*"loup-garou" ; ma faiblesse personnelle...pour le simple titre "my one desire (vampir's lullaby) "

7 octobre 2008

13 août 2008 : Le Rock’n'mail du jour en un clin d’œil

un géant de plus s'est éteint...hommage.

13 août 2008 :  

ISAAC HAYES : le colosse aux pieds d'argile

le destin d'Isaac Hayes ferait un excellent biopic de plus. Son collègue scientologue Tom Cruise mettra-t'il les dollars sur la table ?

Isaac Hayes fut abandonné par son père à l'age de 18 mois, au lendemain du décès de sa mère, et fut élevé par sa tante. Comme nombre de jeunes noires de sa condition, il fréquente assidument l'église, école de musique naturelle et prolifique alors.

Multi-instrumentiste de talent, il intègre la compagnie STAX, accompagne très tôt Otis Redding comme claviériste et sert de remplaçant de luxe de Booker T-titulaire maison, lorsque celui-ci poursuit ses études. Parallèlement, il fait équipe avec son pote de classe, Dave Porter, comme compositeur/arrangeur attitré. On leur doit entre autres titres, les éternels "soul man" et "hold on, i'm coming", écrits pour Sam & Dave...bref, ça roule déjà bien pour notre homme, mais les dirigeants de la compagnie, voyant l'impact qu'il a sur scène (sa voix de baryton veloutée, ses costumes de satin rose et pourpre et le magnétisme qu'il exerce sur les foules), se rendent compte que ce serait gâchis de ne pas exploiter un tel potentiel-de plus le label est en perte de vitesse depuis le décès d'Otis Redding ...mais notre homme est rétif à passer sur le devant de la scène.

Qu'à cela ne tienne, profitant d'une "party" bien arrosée dans les locaux STAX en Janvier 1968, Al Bell emmène un Isaac Hayes et 2 musiciens-Al Jackson et Donald "duck" Dunn- plus que bien émmêchés dans les studios attenants. S'ensuit une longue jam improvisée que les magnetos, bien entendu ouverts, immortaliseront. L'album "presenting isaac hayes" sera un flop commercial mais absolument pas artistique. 4 mois plus tard, au plus bas, STAX cède sa distribution à Atlantic records et perd du même coup tout son backing catalogue. Mais AL Bell ne veut pas renoncer sans  combattre : il convoque toute l'équipe du label, chanteurs, musiciens, compositeurs et décide de reconstituer un backing catalogue en enregistrant d'un coup 27 albums et 30 singles !!!

Echaudé par son précédent échec, Isaac Hayes accepte de retenter sa chance à la seule condition d'avoir les pleins pouvoirs artistiques. Banco ! En l'espace de 2 ans Hayes va révolutionner l'esthétique de la soul musique par 3 fois au moins :

Printemps 1969, sortie de "hot buttered soul", 4 titres dont 3 reprises. Aucun single prévu. Mais de l'inouï : La longueur des titres s'étirant jusqu'à 18 mn ; le long rap introduisant "by the time i get to Phoenix" ("ce que j'avais à dire ne tenait pas en 2'30) ; les arrangements luxuriants, signature sonore d'Isaac Hayes, posant sur un groove R'n'B des accords jazzy/churchy, des griffures de guitares rock et des envolées de cordes et de cuivres orchestrales.

Que dire de cette reprise pharaonique du "walk on by" de Bacharach/David (12 mn au compteur) , classique pop "blanche" , immortalisée par Dionne Warwick ?  Hayes adore ce duo de compositeurs, qu'il reprendra fréquemment, mais veut absolument donner sa propre lecture de leurs symphonies de poche.

Il transforme ici le "depuis que tu m'as quitté, chaque fois que je te croise, je change de trottoir et pleure" en un black maëlstrom tragique, sa belle voix profonde faisant le liant entre la virilité des guitares, de la rythmique et la fragilité des choeurs féminins et des longs "glissanglots"  de cordes.

L'album s'écoulera à plus d'un million de copies, sans promo particulière, se plaçant simultanément dans tous les charts (R'n'B, pop, jazz et easy leasening) prouvant qu'un projet artistique longue durée est rentable en soul musique et ouvrant une voie royale pour des artistes comme Stevie Wonder, Marvin Gaye ou Curtis Mayfield, qui s'engoufreront dans la brèche avec succès.

Les 2 albums suivants, "the isaac hayes movement"  et "to be continued" peaufineront la formule avec réussite. Mais Hayes ne s'arrête pas là et en 1971, pressenti pour le rôle-titre (finalement attribué à richard roundtree), il se contentera de composer la bande-son du 1er grand succès blaxploitation, "shaft", déposant les canons du genre, en même temps que passant le stade supérieure, un double album qui fera un carton autant critique ( 2 Awards) que public. La mode de la BO blaxploitation est lancée, suivie par Mayfield, James Brown, Marvin Gaye, Willie Hutch...Quant au passage au format double, il permettra à d'autres de pouvoir s'exprimer en toute liberté pour de somptueux projets. Citons funkadelic, et encore Stevie Wonder, Curtis Mayfield, Earth, Wind & Fire.

Cette BO en fera une icone de la communauté noire américaine, le musicien le plus cool du moment, le "black moses", étendard de la fierté noire mais exprimée avec douceur et pas moins de conviction. Isaac Hayes connait son apogée en 1972, à Wattstax, dont il est la vedette incontestée. Ensuite, STAX s'enfoncera définitivement dans les problèmes financiers, laissant partir son poulain pour ABC. Ce dernier perdra, à l'ère du disco, une bonne partie de sa substance artistique, avant de produire de moins en moins de disque, et de ruiner sa propre compagnie de distribution. Il se réorientera vers une carrière d'acteur, sans relief particulier, avant de finir en personnage central de southpark...      

disco selective                                           

La BO blaxploitation, la seule indispensable, avec le "superfly" de Mayfield.

La compilation la plus complète, avec restauration sonore excellente, versions longues, singles esseulés et un dvd bonus reprenant les meilleures moments du festival wattstax.

la performance live explosive du "woodstock noir" de 1972, Hayes et son groupe au sommet !

Pour tous compléments, il y a :http://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Hayes

on termine avec quelques images de choix :

http://fr.youtube.com/watch?v=0XIIivxCtzM&feature=related
walk on by, version courte
http://fr.youtube.com/watch?v=9GWWNxBNlyQ&feature=related
i stand accused
http://fr.youtube.com/watch?v=iVrBSpaOuuU&feature=related
the look of love
http://fr.youtube.com/watch?v=U8goTypMVcI
shaft, sur les images du film, où le pourquoi du comment se passe de commentaire.
http://fr.youtube.com/watch?v=k_Iiz2r2lXU
wattstax

@+


7 octobre 2008

Gnarls BARKLEY "st. elsewhere"

18 septembre 2006 :  

*-actu : Gnarls BARKLEY "st. elsewhere"

A vos souhaits ! (on dirait une onomatopée d'Edika). Derrière ce nom de groupe à coucher dehors se cache le duo le plus original du moment, soit : le producteur Danger Mouse et le rappeur Cee-lo.                      

 Avant de se lancer, depuis 2005, dans cette aventure en commun, les deux acolytes s’étaient déjà illustrés chacun de leur côté. Le premier, qui détient la "magic touch" du moment  a participé à la mise en son de l’album The Mouse And The Mask avec le rappeur MF Doom ainsi qu'au projet gorillaz, et le second ayant brillamment fait partie en tant que rappeur/parolier du groupe d'Atlanta Goodie Mobb, avant de se lancer en solo.

L'album ? il a été précédé du carton planétaire "crazy". Si vous ne connaissez pas ce titre, c'est que vous êtes sourd ! Historiquement, c'est le 1er single à grimper en tête des charts anglais par la seule grâce du téléchargement, des mois avant la sortie officielle du cd. C'est bien simple, on l'entend partout, ce titre irrésistible-"I remember when, I remember, I remember when I lost my mind..."   Quant au second single, "smiley faces"  , un parfait motown stomp du 3ème millénaire, avec ses bruits de sifflantes de feu d'artifice, il est prêt à prendre la relève et ce ne serait que justice...                                                         

 l'album s'ouvre sur le bien nommé "Go Go Gadget Gospel" ; plus loin "Boogie Monster" en rajoute dans la tonalité humoristique que quitte rarement cet album qui vous met le sourire aux lèvres. Cee lo compense ses relatives faiblesses vocales par une expressivité incroyable dans l'interprétation de ses rimes subtiles à l'humour ravageur . Le fait est suffisamment rare dans le monde du rap pour être souligné. Quant à danger mouse il s'est surpassé dans la créativité d'un univers sonore vraiment original, frais et où l'inventivité ne cède jamais la place au n'importe quoi.

je vous épargne la description de tous les titres de ce disque au timing parfait (en moyenne 2'30/ 3' par titre), qui voyage entre gospel, soul, rap, electro et dont la réécoute multiple ne provoquera l'ennui au détours du moindre morceau.

*la réedition du moment : Darondo "let my people go"

ce gars dont la tronche ferait passer celle d'iggy pop pour le facies d'un gentil lézard de jardin est un cas ! ce court album de 9 titres constitue l'intégrale de sa carrière : 3 singles (face a+b) et 3 inédits.point barre ! mais quels titres !!! darondo, dont la voix puissante et versatile évoque tour à tour sly stone, al green ou screamin'jay hawkins (quelle tessiture !) aurait pu être une star de la soul estampillée 70's. il a préféré faire le guignol a la télé (comme animateur sur une chaine californienne), rouler en rolls blanche et voyager, voyager, voyager "pour faire des rencontres" qui ont enrichies son existence mais pas sa discographie : tant pis pour nous !

jetez vous sur cette intégrale, donc, et régalez-vous : du 3 étoiles de bout en bout !!! un véritable chef-d'oeuvre ! et dire qu'il a enregistré ça pour faire plaisir, par désoeuvrement : "j'ai toujours chanté par plaisir, pour mes amis, mais je ne me voyais pas faire carrière..." ce type est fou !!! Ecoutez et vous comprendrez !


@+ philou

7 octobre 2008

GOLDFRAPP : encore fort

retour sur un disque paru en début d'année et qui tourne toujours autant sur la platine-un des album de l'année sans nul doute(encore une fois désolé pour les liens video qui ne fonctionneraient plus, je n'ai pas pris le temps de les mettre à jour mais les vidéos existent encore sur youtube).

et petit compte-rendu du concert du Casinos de Paris, en avril...tout ça pour vous faire patienter durant 10 jours car je serai absent durant ce laps de temps. je déménage toute la petite famille à châteauroux...

bonne lecture.

@+ philou

29 août 2008 :  

GOLDFRAPP : encore fort

4ème album et toujours un sans faute !
après des débuts très trip-hop (mais bien plus originaux que le réducteur "sous portishead" qu'on leur a accolé alors)-felt mountain en 2000, puis un album d'electro-pop acidulée-black cherry en 2003, nous avions laissé alison goldfrapp et will gregory en plein trip electro-glam en 2006 avec supernature.
ils sont de retour cette année avec une sonorité folk psychédélique de très haute facture-les arrangements de cordes évoquent les belles heures de nick drake.
la voix de belle fée des bois d'alison fait toujours frisonner comme la fraîche rosée du matin et ses atours musicaux conservent l'attrait mystérieux et vaporeux d'une robe de mousseline qui laisse deviner plus qu'elle ne montre.

de larges extraits et une vidéo ICI

mon quatuor de coeur :ça passe très bien en voiture et ça met du soleil et de la douceur là où il en manque
happiness
cologne cerrone houdini
road to somewhere

jour après jour, celle-là gagne en valeur ...
eat yourself

mais "clowns" (la préférée de mes filles : "c'est qui la dame ? après un long silence admiratif et plein de béatitude...elle a la même voix qu'Ariel !"-la petite sirène)


Une piqure de rappel, pour démontrer qu'ils sont tous 2 plus que d'habiles suiveurs de l'air du temps :


felt mountain
lovely head (la rencontre immaginaire de morricone et john barry)
human (du portishead...sexy ?)
pilots ("my name is bond...james bond !)
horse tears
deer stop (on appelle ça de la "musique papier-peint", m'en fous, j'aime bien les tentures !)

train
twist
black cherry
strict machine
hairy trees

oh la la
number 1
fly me away
ride a white horse (glam power !!!)
satin chic (bis repetita)
beautiful
ceux qui ne verront en alison qu'un hybride raté de kylie minogue et de beth gibbons n'ont rien capté, désolé ! s'il vous faut absolument une généalogie, cherchez plutôt du côté de debbie harry !

de jolies pochettes, une belle voix, de bonnes chansons, godfrapp a tout ça.

casino de paris; 16/04/2008

satin chic
you never know
mes impressions :
passons sur les pérégrinations du provincial en goguette (il n'y a que moi pour songer à circuler via la seine et les grands boulevards aux heures de pointe et sans carte et penser que ça va couler de source...mouarfff).
dedans à l'instant T en tous cas.
1ère partie : syd matters
on qualifiera pudiquement leur prestation, d'une petite 1/2 h pour 5 morceaux, d'inspirée.
Sérieusement, leur musique a gagné sur scène une ampleur, un relief que ne rend pas l'écoute de leurs titres via leur site.
bon, cela étant, passé les 2 premières chansons au caractère hypnotique indéniable et réellement prenant, il faut reconnaître que la suite n'était pas de la même teneur. Il faudra expliquer au claviériste que du très loin où il était "parti" il ne se rendait plus compte que cela faisait quelques minutes qu'il appuyait obstinément sur les 2 mêmes touches de son clavier, et que vu d'en bas, chez les terriens, ça finit par lasser quelques peu, à la longue...Quand au choix artistique de ne chanter qu'en anglais, ok ! mais sur le premier titre c'était tellement en yahourt que j'ai cru qu'il s'exprimait alors en bulgare !
bref, il était tant que ça cesse et c'était bien ainsi !
goldfrapp :
liquidons d'emblée les aspects négatifs ! un accord de guitare planté, un couplet "oublié" par alison et 1h20 en tout et pour tout, c'est un peu court ! ah ! et happiness dénué de cuivres et vents aurait mérité un traitement plus "pêchu".
Pour le reste, ce fut intense !
le groupe, réduit (1 harpiste au lieu de 2 ; pas de section à cordes, pas de cuivre, pas de danseur) se compose d'une discrète mais raffinée harpiste, d'une claviériste renversante, véritable moteur sur la plupart des titres, d'un batteur époustouflant, d'un guitariste efficace, d'un bassiste monolithique qui déclancha l'enthousiasme à chaque fois qu'il saisit sa mythique guitare transparente , et de will gregory qui passe sans sourciller de la guitare, au clavier ou au violon électrique avec un égal bonheur. Pourtant, cette restriction n'a nullement nui à la richesse harmonique de l'ensemble et il faut rendre au passage un grand coup de chapeau aux ingénieurs du son pour la qualité acoustique de la salle et l'excellente balance qui a été faite : tous les instruments s'entendaient distinctement sans aucune surcharge, ni grave ni aigue !
Alison, ce petit bout de femme délicieux, la chevelure frisotée et les pomettes rosies à outrance, s'est montrée, drapée de sa tunique flamboyante à pompoms, d'une simplicité désarmante. Mais quel regard !

Presque gênée par l'accueil chaleureux à outrance qui lui a été fait, elle a passé le plus clair de son temps à tempérer l'ardeur des spectateurs là où il lui aurait été facile de jouer la diva sexy devant un parterre tout acquis à sa cause. Non ! Point de déhanchement lascif ce soir, juste des chansons dont la beauté se suffisait à elle-même et interprétées par une des voix les plus bouleversante du moment (mais quelle tessiture !), accompagnée par une des musiques les plus sensuelle qui soit, sans effet superflu.

dès le premier titre et les accords de clavecin synthéthique de paper bag, le public est chaviré et emmené prestement dans le petit monde d'Alison et de sa bande. La salle est aussitôt baignée de pourpre, lumière de circonstance pour ce titre au spleen doux-amer, et immédiatement plongée dans le recueillement jusqu'à ce qu'Alison se saisisse de son melodica (mini clavier dans lequel on soufle)-simple geste qui déclancha un enthousiasme débordant comme il y en eu tant d'autres ce soir. « no time to fuck »

Le light show fut parfait, éclairant parfois pleinement de face will gregory et son violon éléctrique qui se dédoublait alors en ombre chinoise sur les tentures « zen » du fond de la scène.

Plus tard, ce fut alison, prise par derrière et nimbée de fumée, qui s'est envolée, accrochée à son pied de micro, telle une sorcière bien-aimée sur son balai, vers la toiture du casino de Paris (m'est avis que cette image fantomatique, on est peu à la partager...il fallait juste tourner la tête !)

S'ensuit A&E, le single inaugural, pour se mettre doucement dans l'ambiance côté public, se chauffer la voix pour Alison, et se délier les doigts pour les musicos. Le titre étiré comme il faut permet d'ailleurs à l'excellent batteur d'ajuster sa frappe sèche autant que précise. « it's a blue bright blue saturday, hay hay. And the paim has started to sleep away, hay hay »

Utopia nous ballade ensuite une dernière fois dans les langueurs cinématiques de l'album inaugural. Titre magnifique et interprétation sur le fil du rasoir émotif : « it's a strange day no colours or shapes, no sounds in my head »

Vient ensuite cologne cerrone & oudini dont le bassiste, à coup d'accords appuyés, souligne davantage encore le caractère gainsbourgien (réécouter donc melody nelson) de ce titre magique !

« moments of perfection (...)in another world, i'm not your kind, i'm not your girl »

La salle s'ébroue d'un coup d'un seul dès les premières notes de satin chic, 1ère incursion electro-glam tirée de supernature, le groupe tout de blanc vétu, se transformant d'un coup en T Rex/Slade de l'ère 00, faisant sautiller de plaisir le public à coup d'assauts glitters, qu'ils viennent de la guitare ou du clavier. « ne na na na na na na na »

2nd extrait, choisi hors des sentiers battus du même album, you never know , révèle à ceux qui était passé à côté son scintillement de cristal pur porté par la seule voix d'alison et les giclées acides de sa claviériste. Beau ! « feels like snow, chained myself to me ».

road to somewhere prolonge l'enchantement au delà du possible : « listening to the radio like a friend that guides me playing out every song we used to know ».

Puis l'acmé, pile au milieu du concert (ces gens là sont intelligents, ça ne fait aucun doute), que les quelques oreilles exercées auront reconnu d'un cri : eat yourself !

« you are the pain gotta song gotta sing for life »

un couple d'hommes s'est pris par la taille à côté de moi, visiblement pour ne pas défaillir. Tudieu !!! se taire, écouter, garder les pieds au sol et écraser ses larmes le temps de « rentrer » dans little bird, un des 2 titres faiblards du dernier opus, mais qui dans cette salle, étiré au possible et livré à l'inspiration du batteur prit une dimension extraordinaire, révélant tous ses chatoiements psychédélo-60's, à la beatles (ou pink floyd selon les sensibilités). Bravo !

La remarque vaut pour caravan girl qui interviendra plus tard. Moi, j'ai été embarqué en tous cas !

monster love fait redescendre la pression émotionnelle tout en douceur avant l'entame d'un number 1 de bon aloi pour se dégourdir les jambes ;o)

courte entracte avant le monstrueux rappel :

caravan girl , précité, chauffe comme il faut avant une version countrysante et décalé de ooh la la -à moitié satisfaisante pour ma part.

De même qu' happiness que j'attendais plus bondissante...demi-teinte aussitôt balayé par le 2ème temps fort de ce concert qui n'en a pas vraiment connu de faible : une incroyable version sur-vitaminée de strict machine , seule incursion (merde !) dans black cherry.

Basses, synthés vintages et guitares saturées, light show aveuglant et stroboscopique, nous voilà transbahuté d'un univers bucolique à celui d'un dancefloor, les 2 facettes d'un monde parfait selon alison goldfrapp !!! waouh ! « wonderful electric, cover me ! »

some people , autre magnifique duo claviers/voix, sera la précieuse coda de la soirée : no way babies ! Les appels du pied et des mains n'y feront rien, les lumières de la salle étant rapidement rallumées pour mieux vous signifier « cassez-vous ! ».

j'en aurai bien repris une portion

que dire de plus : Alison goldfrapp vaut bien mieux que les comparaisons défavorables dont elle fait l'objet. Ni sous-beth gibbons, madonna, kate bush...elle déploie un univers fantaisiste et terriblement charnel à la fois qui lui est propre, possède une des plus belle voix contemporaine et est accompagnée d'un des meilleurs groupes de rock du moment ! continuez donc de vendre leur disque au rayon éléctro, cela nous permettra de les voir encore dans des salles à taille humaine comme le casino de Paris !!!

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de l'écrit sur du son
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